www.anciensverts.com

Que retenez-vous de votre carrière de joueur professionnel ?
C?est avant tout un magnifique métier, le plus beau du monde ! Il reste surtout des rencontres avec des gens très différents, notamment des entraîneurs aux styles très divers, Robert Herbin à Saint-Etienne, Joël Muller et Henri Depireux à Metz, Nenad Bjekovic à Nice. Il y a aussi des présidents, Roger Rocher à Saint-Etienne et Carlo Molinari à Metz. Parmi mes partenaires, je pense à ceux qui sont de ma génération, Lestage, Paganelli, Roussey. C?est toute ma jeunesse ! Mais aussi à Jean-François Larios, Roger Milla, Benoît Tihy et Jules Bocandé. J?en oublie !

Quel est votre meilleur souvenir ?
J?ai eu des débuts originaux puisque pour mon premier match chez les pros, j?ai joué en Coupe d?Europe contre Eindhoven le 29 novembre 1979. Nous avions gagné 6-0. A Nice, j?ai aussi de bons souvenirs avec Daniel Bravo, Ricort, Marsiglia et Dréossi. C?est une période qui m?a marqué.

Et le plus désagréable ?
C?est la descente en D2 avec Saint-Etienne en 1984, même si nous sommes remontés deux ans plus tard. J?ai eu du mal à m?en remettre. Peu de temps après, en passant devant le stade Geoffroy-Guichard, je pleurais dans ma voiture. Je me sentais coupable...
 

Devenir entraîneur était-il une suite logique dans votre trajectoire ?
Au début, j?ai essayé par curiosité, pour voir si cela allait me plaire, en tant qu?entraîneur-joueur à Aurillac. Mais j?étais prédisposé car cela m?a toujours intéressé quand j?étais joueur. Quand on évolue en tant que milieu défensif, on est au service de l?équipe et la réflexion était donc déjà entamée sur le terrain.

Avec le recul, n?êtes-vous pas resté trop longtemps à Aurillac ?
J?ai mon DEPF depuis deux ans. J?aurais peut-être dû le passer quatre ou cinq ans plus tôt. Cela s?est passé différemment pour des raisons personnelles.

N?est-il pas décourageant de voir Libourne descendre d?un échelon chaque année alors que votre équipe gagne, sur le terrain, le droit de se maintenir ?
C?est un vaste sujet ! Nous sommes descendus la première fois pour des problèmes financiers et cette année pour des raisons de règlement. C?est horrible comme sensation. Quand nous avons été relégués de National en CFA, je rappelle qu?en décembre 2008, quand j?ai pris l?équipe en mains, nous avions neuf points de retard sur le premier relégable et nous avons fini avec six points d?avance sur le premier relégable !

Après un début de saison plutôt moyen, considérez-vous que Libourne peut encore retrouver le CFA ?
Nous avons une équipe renouvelée à 95% et nous commettons les erreurs que peut faire une équipe qui n?a pas de vécu. Ayant été éliminés très tôt en Coupe de France, nous n?avons joué que huit matches de championnat alors que nous avons repris la saison en juillet. Il faut serrer les dents jusqu?à la trêve. A partir de début janvier, nous jouerons un vrai championnat. C?est pourquoi il est important d?être dans le top 5 à la trêve. L?équipe en est capable et j?ai de bons joueurs.

Les perspectives sont donc encourageantes pour Libourne ?
C?est un club qui a retrouvé certaines valeurs d?humilité qui sont indispensables pour espérer rebondir. Il doit y avoir une stratégie globale car tout est lié dans un club, le financier, l?administratif et le sportif. Je suis responsable de tout le secteur sportif. Le CFA 2 reste un niveau où l?on peut repartir de l?avant. On y travaille et c?est pour cela que j?ai resigné pour deux ans.