www.anciensverts.com

Jean-Philippe Sechet

Décidément, il n’y a jamais de répit du côté de l’US Raon-l’Étape. Déjà agitée en coulisses suite à l’imbroglio sur la tenue du match contre Strasbourg et ses conséquences extra-sportives, l’existence du club de la porte des Vosges ne s’est toujours pas apaisée depuis le mois de juin.

Désireux de passer définitivement la main depuis quelque temps déjà, Jean-Pierre Rossi, l’emblématique président du cru et l’un de ceux qui a participé à sa fulgurante ascension, pensait pouvoir confier les clés de la maison à Christophe Mendes. Ce membre du comité directeur et dirigeant d’équipe de jeunes avait même été intronisé lors de l’assemblée générale qui s’était déroulée au stade Paul-Gasser, le vendredi 5 juillet.

D’ailleurs, l’intéressé figurait déjà sur le cliché aux côtés de Pascal Johansen, la recrue phare de l’intersaison, pour immortaliser cette signature quelques temps plus tôt. Tout comme, il était présent lors de la reprise de l’entraînement de l’équipe de CFA. Ainsi, la passation de pouvoirs semblait bel et bien effective. Sauf que depuis trois mois, la situation a nettement évolué. Jean-Philippe Séchet, l’entraîneur de l’équipe fanion, avait jeté un pavé dans la mare en affirmant n’avoir aucune nouvelle de ses dirigeants.

Un coup de gueule qui n’avait été suivi d’aucune réaction officielle du côté de l’US Raon-l’Etape. Bizarre ! Il était donc logique d’interpeller Christophe Mendes, l’entrepreneur nancéien censé diriger le club depuis juillet dernier. Mais là, coup de théâtre ! Christophe Mendes a confirmé les rumeurs suintant dernièrement dans les travées du stade Paul-Gasser. Lesquelles faisaient état d’une nomination définitive pas encore actée et d’un mandat en attente.

« C’est vrai, je n’ai toujours pas signé les documents. J’ai demandé à avoir les comptes de l’association en main afin de connaître l’actif et le passif. Quand on veut reprendre une entreprise, c’est bien de connaître sa situation réelle. Aujourd’hui, j’attends toujours. »

Sa patience aura probablement des limites. Plus les jours passent et plus elle se réduit. Même si Christophe Mendes apparaît sur le site internet de la Ligue de Lorraine en tant que président, dans les faits il en est donc tout autrement.

De fait, la direction de l’US Raon-l’Étape est logiquement et réglementairement encore entre les mains de Jean-Pierre Rossi. Contacté à plusieurs reprises dans la journée d’hier et par le biais de son fils Bruno, membre du comité directeur, Jean-Pierre Rossi n’a pas répondu à notre demande d’explication.

Dans le rouge ?

Faut-il en conclure qu’il y a anguille sous roche. Pas forcément mais en général, il n’y a pas de fumée sans feu. En filigrane, quelques questions se posent. Quel serait l’intérêt de Jean-Pierre Rossi de retarder la mise à disposition du bilan financier de son association s’il n’y avait aucune ambiguïté ?

Ceci alors qu’il n’a cessé de clamer haut et fort son envie de se débarrasser de cette lourde charge sans vouloir forcément abandonner le navire.

La manne providentielle dégagée par la coupe de France avec un remarquable parcours qui s’était arrêté en 8e de finale en février avait sérieusement soulagé les comptes raonnais.

A l’hiver dernier déjà, des bruits faisaient état de gros soucis de trésorerie. Qui auraient été effacés par les recettes issues de la coupe de France (près de 150 000 euros rien qu’en dotation officielle de la fédération). Le recrutement effectué jusque-là tend à accréditer la thèse que la bourse n’est pas si importante que ça.

Mais aujourd’hui, rien ne permet d’affirmer que les finances de l’US Raon-l’Etape ne sont pas au beau fixe. Toutefois entre les tergiversations en matière de recrutement, les déclarations de Christophe Mendes qui s’ajoutent à quelques bruits de couloir pas très réjouissants, il y a de quoi s’inquiéter pour l’avenir du club raonnais.

D’autant plus que même la mairie raonnaise semble en totale ignorance sur ce qui se passe dans le club (voir ci-contre). Le silence est d’or dit le proverbe. Visiblement à l’US Raon-l’Etape, il n’y a pas de petites économies. Surtout en ce moment.

1 : « J’ai besoin de deux attaquants et il ne m’en reste plus qu’un susceptible de nous renforcer. Deux joueurs ont rompu les contacts car cela traîne et je trouve cela normal. J’attends le feu vert financier des dirigeants. C’est la période des vacances… Je n’ai pas de nouvelles. Chacun doit rester à sa place. Mais que l’on me dise comment je dois faire. Si le budget est bouclé ou s’il y a une opportunité ».

A.P. avec Ph.N.