• Cliquez sur une lettre pour accéder à la liste complète :
  • A -
  • B -
  • C -
  • D -
  • E -
  • F -
  • G -
  • H -
  • I -
  • J -
  • K -
  • L -
  • M -
  • N -
  • O -
  • P -
  • Q -
  • R -
  • S -
  • T -
  • U -
  • V -
  • W -
  • X -
  • Y -
  • Z -
  • fém. -

Didier Tholot : Le rendez-vous manqué

Il n'a pas manqué grand-chose à Didier Tholot pour réussir dans le club qui lui tient toujours à cœur. Il s'en va déçu mais pas abattu.

Le 26 décembre, en fin de journée, une entrevue avec Olivier Létang le directeur général stadiste, a définitivement acté le limogeage de Didier Tholot.
Celui dont le passage à Reims aura été aussi éphémère que celui du Breton Denis Goavec (janvier à mai 2003), s'en retournera dans quelques semaines en Gironde en attendant de relever un nouveau challenge.
Car Didier Tholot qui avait refusé des propositions concrètes de Sedan et de Châteauroux pour s'unir avec Reims, « le club de son cœur », devrait rapidement retrouver du travail.
Comme le joueur, l'entraîneur Tholot a une approche plutôt séduisante du jeu. « J'ai été attaquant et j'aime voir mes joueurs attaquer, expliquait-il à son arrivée en Champagne. Mais pour aller de l'avant, il faut avoir le ballon, donc savoir le récupérer. On ne fera pas n'importe quoi ».

Au début de l'été, les Stadistes, dans leur ensemble, se disaient heureux de se réconcilier avec le football. « Ça change, affirmait par exemple le capitaine Alexandre Barbier. On prend du plaisir à s'entraîner car le ballon est présent dans toutes les séances ».
Jean-Pierre Caillot présentait son nouveau coach « comme celui qui allait offrir du spectacle dans le nouveau Delaune, car on ne veut plus vivre les tristes épisodes de la saison passée ».
Le président allait même plus loin en ne fixant aucun objectif chiffré à l'ex-Libournais : « Didier sait bien faire jouer ses équipes et si le Stade produit du jeu les résultats suivront automatiquement ».
Six mois plus tard, la déception est à la hauteur des espérances. Non seulement le Stade ne développe pas le jeu chatoyant attendu, mais a fait preuve durant cette demi-saison d'une incroyable naïveté tactico-technique, ce dont ont largement profité ses adversaires.
Plombée d'entrée par deux défaites (à Angers et contre Ajaccio), l'équipe s'est vite repliée sur elle-même, incapable de reproduire en compétition les schémas travaillés parfois avec efficacité sur la pelouse des Thiolettes, son centre d'entraînement.
« Dès que ça ne tourne pas comme on l'espérait, on n'ose plus, on déjoue, regrettait le coach. Cette équipe manque de caractère ».

A la décharge d'un Didier Tholot toujours combatif et animé du meilleur esprit, deux paramètres sont venus saboter son ouvrage : les blessures extrêmement nombreuses et le rendement individuel et collectif des recrues majeures.
Sur ce dernier point, Tholot usa de tous les stratagèmes pour titiller l'orgueil et la fierté de leaders endormis. N'Diaye, Arrache, Martinez n'évoluèrent jamais à leur vrai niveau, allant même jusqu'à perturber la production de l'ensemble. On peut s'interroger sur l'autorité naturelle de Tholot, jeune entraîneur, manquant encore de maturité, voire de vice, pour diriger un groupe au mental vite défaillant.
Ainsi, on lui reprochera longtemps sa gestion des coups de pied arrêtés, le talon d'Achille de l'équipe.
« Aucune équipe ne nous a largement dominés, estimait Tholot, ce qui prouve que malgré tous ses déboires, il ne manquait pas grand-chose à ce groupe ». Du vécu, sans aucun doute, du talent aussi sûrement.
Ainsi, malgré les deux succès glanés en dix-huit matches et les huit points de retard sur le premier non relégable, Didier Tholot croyait dur comme fer à une remontée fantastique.
Privé pour des raisons administratives d'un prêt plus ciblé à la fin de l'été et du joker souhaité à l'automne, il avait finalement réclamé et obtenu le renfort de quatre joueurs expérimentés, et s'apprêtait à resserrer son effectif pour ne travailler « qu'avec des gens motivés ».
Le temps lui a manqué. Sous la pression d'une partie des administrateurs, Jean-Pierre Caillot était contraint de se séparer de ce « bon gars, droit, honnête et travailleur. C'était vraiment un bonheur de travailler avec lui ».
Didier Tholot qui, contrairement aux dirigeants et aux joueurs, a été épargné par la critique, disparaît bien trop tôt de l'histoire du Stade.
Pour lui succéder, Reims a fait appel à son contraire. Le bouillonnant et chambreur Luis Fernandez. Premier bilan fin mai.

Source : L'Union

Les statistiques et les pages du site www.anciensverts.com